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Ma vie rêvée
28 janvier 2009

Apologie du parfum

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C'est comme une partie de moi-même, un être à la voix douce et suave, mélancolique  à ses heures, tendre et romantique, sucré mais aussi puissant et prenant. C'est un peu tout ça à la fois et tellement d'autres choses en même temps. Comme une extension de moi-même, un aperçu extérieur. Fascinant et troublant, interchangeable à volonté, selon les saisons, l'heure de la journée et l'envie du moment.

Quand je sens l'été arriver et poser sur ma peau ses reflets dorés, j'ai envie de légèreté, d'agrumes et de féminité alors j' hume sans détour, sans peur de trahir les jus qui se présentent a mon nez. C'est souvent sur cette émotion de nouveauté, de coup de foudre, par essence éphémère, que va naître en moi l'addiction. Quand je sens à son détour, l'effluve d'un parfum enivrant remonter à mes narines, je sais de suite, c'est catégorique, un oui ou un non, il n'y a pas de juste milieu dans ces choix là. Tous, mes préférés, ceux qui sont toujours là, je les ai découverts portés par d'autres, toutes plus belles les unes que les autres. Chacun a son histoire, une année de référence, un lieu où l'on s'est aimé.

Comment oublier la toute jeune fille tourbillonnant avec délice dans le sillage frais et impertinent de Baby doll, il y a longtemps déjà...je me souviens...Aujourd'hui j'aime le sentir, venir à nouveau poser mon nez sur son odeur, mais le porter est devenu plus difficile. Peut être trop sucré, trop doux, trop ludique, trop... mais c'est toujours avec bonheur que je reviens le humer, comme un grand amour qu'on ne peut jamais oublier.

C'est au détour d'une odeur, sentie sur un cou amoureux, que j'ai aimé Ô Oui de Lancôme, comme une parenthèse émerveillée par cet amour transcendant. Je me souviens de sa fraicheur, de sa pureté et de sa candeur, c'est étrange comme ces adjectifs s'accordaient à merveille à ce jeune homme qui le portait. Ne l'approprier était pour moi faire corps avec lui, n'être plus qu'un...quel bonheur qu'un parfum mixte! Je l'aime toujours autant cette belle et fraiche eau d'agrumes qui me rappelle, rien qu'à  l'odeur, comme un clin d'oeil, cette première fois.

Et puis il y a eu l'épisode Guerlain, quand on commence à grandir, qu'il faut choisir... Moi j'ai choisi Shalimar, ce nom plein d'exotisme à la frontière entre érotisme et amour fou. Senti à plusieurs reprises sur le passage d'une même femme, j'ai voulu le toucher, le connaître, comme j'aurais aimé la connaître. Et tout de suite j'ai adoré, adoré me sentir femme, évoluer dans ce royaume d'audace et de sensualité. Il m'a suivi de nombreux étés, avec quelques infidélités! Pour des effluves de passages dont j'ai oublié les noms... J'y suis souvent retournée, à cet amour partagé entre lui et moi, un peu capiteux, un peu tortueux mais tellement présent, tellement là. De tous, c'est bien le seul que j'ai décliné dans tout ses états, comme eau de parfum en vaporisateur de sac, eau de toilette dans son immuable flacon de verre et bleu, et aussi en simple "eau" d'été, plus fraiche, plus légère, plus facile aussi. Car porter Shalimar n'est pas toujours simple, il faut oser, oser avancer, se démarquer, avoir du caractère...et je ne suis pas toujours à sa hauteur!

Je me suis laissée tenter par l'eau du soir, telle une jolie femme à qui j'aurais aimé ressembler. C'était capiteux aussi, plus fleuri que Shalimar, chic à la fois, différent en somme. Et quand j'ai vu le flacon, je n'ai pas su résister, ce bouchon sculpté à l'or fin allait de pair avec l'odeur d'un floral chypré qui tient bien sur ma peau. J'ai aimé la sensualité qui s'en dégage, cette odeur particulière reconnaissable entre mille. Il a donné lieu à de nouvelles expériences olfactives, de nouvelles rencontres, en quelque sorte un passage obligé vers un état autre, que j'aurais aimé plus léger, plus drôle, sans être classique...

Et c'est tout naturellement que c'est imposé, ces dernières années, une odeur fruitée et chaude à la fois. Un sillage que je voulais intense, dans l'esprit de Shalimar, mais plus gourmand et plus rare, où je puisse me protéger dans l'innocence d'un souvenir d'enfance à l'ambiguïté charmeuse, à la sensualité provocante. J'ai parlé de "Mure et Musc extrême" de l'artisan parfumeur dont je ne me lasse pas.

Papillon que je suis, certains Chloë et autres Annick Goutal me font de l'oeil et je pense à eux quelques fois...jamais bien longtemps...pour l'instant...

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Commentaires
N
il y a bien longtemps que je ne me parfume plus,<br /> parfumée que je suis par les huiles essentielles de ma crème ou lotion pour les cheveux mais tu éveilles ma curiosité à parler du musc blanc ... jeune adulte, c'était mon parfum de prédilection<br /> merci pour cette belle promenade au pays des parfums
A
ne pas être parfumée est inconcevable. Ce ne serait pas tout à fait moi. Je suis aussi fidèle. J'ai du mal à changer. Je me suis juste imposée une odeur d'été et une d'hiver. Dans le même esprit j'aime que ce parfum soit "moi". Je n'aime pas les odeurs "courantes" ou "à la mode". Je suis l'artisan parfumeur depuis longtemps
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